samedi 29 août 2020

Sale bourge de Nicolas Rodier

Pierre passe la journée en garde à vue après que sa toute jeune femme a porté plainte contre lui pour violences conjugales. Pierre a frappé, lui aussi, comme il a été frappé, enfant.
Pierre n’a donc pas échappé à sa « bonne éducation » : élevé à Versailles, il est le fils aîné d’une famille nombreuse où la certitude d’être au-dessus des autres et toujours dans son bon droit autorise toutes les violences, physiques comme symboliques. Pierre avait pourtant essayé, lui qu’on jugeait trop sensible, trop velléitaire, si peu « famille », de résister aux mots d’ordre et aux coups. Comment en est-il arrivé là ?
C’est en replongeant dans son enfance et son adolescence qu’il va tenter de comprendre ce qui s’est joué, intimement et socialement, dans cette famille de « privilégiés ».

Dans ce premier roman, Nicolas Rodier s'interroge et nous interroge sur le fonctionnement de la répétition. Un enfant maltraité ne maltraitera pas forcément, mais deux maltraitants sur trois ont été maltraités. 

Flammarion, 2020.