samedi 29 août 2020

Sale bourge de Nicolas Rodier

Pierre passe la journée en garde à vue après que sa toute jeune femme a porté plainte contre lui pour violences conjugales. Pierre a frappé, lui aussi, comme il a été frappé, enfant.
Pierre n’a donc pas échappé à sa « bonne éducation » : élevé à Versailles, il est le fils aîné d’une famille nombreuse où la certitude d’être au-dessus des autres et toujours dans son bon droit autorise toutes les violences, physiques comme symboliques. Pierre avait pourtant essayé, lui qu’on jugeait trop sensible, trop velléitaire, si peu « famille », de résister aux mots d’ordre et aux coups. Comment en est-il arrivé là ?
C’est en replongeant dans son enfance et son adolescence qu’il va tenter de comprendre ce qui s’est joué, intimement et socialement, dans cette famille de « privilégiés ».

Dans ce premier roman, Nicolas Rodier s'interroge et nous interroge sur le fonctionnement de la répétition. Un enfant maltraité ne maltraitera pas forcément, mais deux maltraitants sur trois ont été maltraités. 

Flammarion, 2020.

Les Déviantes de Capucine Delattre

"Elle sera devenue une trouble-fête, une anomalie. Mais peu lui importera. Elle aura retrouvé autre chose. Le goût des saccages."

Le monde d’Anastasia s’est effondré.
À 29 ans, elle avait l’argent, la stabilité, le prestige. Hier encore, elle exerçait de hautes fonctions dans une grande entreprise. Une conquérante, Anastasia. Toujours en avance sur le reste de son monde. Même pour son cancer du sein. Pour la première fois de sa vie, la voilà limitée. Pourtant, la maladie n’est pas le sujet de son histoire. Plutôt un point de départ, un détonateur. Un accélérateur. Un catalyseur.
Anastasia devient une déviante, celle par qui tout commence, capable d’entraîner dans son sillage deux autres déviantes en germe, Iris et Lolita. Ensemble, elles vont prendre goût au saccage de leur courte existence et s’autoriser à déployer leurs rêves.
À elles trois, elles incarnent une jeunesse qui refuse de se laisser abîmer, une vocation en marche, et surtout, la possibilité de nouvelles trajectoires.

Premier roman de Capucine Delattre, 19 ans, qui nous entraînent dans le quotidien de trois jeunes femmes qui ne reculerons devant rien pour donner corps à leurs rêves. 

Belfond 2020



vendredi 21 août 2020

Les Bukoliques de Cédric Meletta

Un écrivain, ça devrait toujours ressembler à un vieux dégueulasse fornicateur, un poète à la marge, un conteur avec un style cru et un art de la rafale certain, un amoureux des femmes, des courses de chevaux et de musique classique, un fêlé génial ayant pour credo : boire, baiser, boxer, sans ménagement.
Pour Cédric Meletta, un écrivain devrait toujours ressembler à Charles Bukowski.

« Pas une pastorale à l’antique, plutôt le dernier baroud transposé de Buko l’alcoolo, plus vigile que Virgile, plus con saoul que consul, plus latrines que latine. La poésie, s’entend. Chez Hank’, le mot « faune » s’écrit toujours au féminin. Un book posé sur quatre sous-bocks fait d’une longue liste de boucs émissaires. Histoire de marquer le coup. Pour de bon. D’ailleurs, avec les grands poètes, il faut toujours marquer le coup, rien que pour le souvenir de tous ceux qu’ils ont portés"

Pour le centenaire de sa naissance, Cédric Meletta livre une biographie... à la Bukowski!

Les Editions du Rocher, 2020. 




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